Point de vue, opinion et influence du groupe



Chacun a son point de vue :

 

L’idée qu’on se fait de ce monde vient de l’interprétation de notre expérience.

"Il n'y a pas de faits, seulement des interprétations." Nietzsche

Notre mental construit une représentation de notre monde à partir des informations fournit par nos sens, en fonction de notre savoir (le passé).

"C'est la théorie qui décide de ce que nous pouvons observer." Einstein

 

Il y a deux sortes de savoir :

Le savoir qui est utile pour agir, qui permet d’arriver à un résultat, pour survivre, mieux vivre, etc, là on juge le résultat plus que la véracité de la théorie, par exemple : une tradition dit que planter du blé à telle phase de la lune donne de bons résultats, si c’est vrai ce savoir est utile même si la théorie qui y mène est fausse.

L’autre sorte de savoir est celui qui nous rapproche de la vérité son but est la connaissance de la réalité, il est surtout recherché dans la science et la spiritualité.

 

Dualisme, monisme, réalisme, réductionnisme, etc ça fait des milliers d’années que des intellectuels argumentent, ils ne sont toujours pas d’accord sur ce qui est la base de notre existence.

On ne connaît que notre interprétation d’un fait, pourtant peu de gens acceptent qu’ils ne savent pas (donc de vivre sur des hypothèses), la plupart des gens croient fermement qu'ils savent et ont une opinion sur la plupart des faits, et voudraient que tous le monde ait la même que eux, comme si ils connaissaient à la fois le but de la vie et toutes les conséquences de toutes choses et qu’ils étaient omniscient.

Il est évident que nous ne sommes pas influencés par les "faits" mais par notre opinion sur les faits.” Alfred Adler

Et à quoi est lié notre choix pour telle ou telle interprétation ? Et peut-être aussi notre opinion.

"L’homme ne croit pas ce qui est, il croit ce qu'il désire qui soit." Anatole France

Évidemment plus ou moins suivant les personnes et les sujets, mais en tout cas plus on désire plus on déforme la réalité. Les désirs sont liés à nos pensées, notre égo, notre attention mais aussi et souvent surtout à notre passé qui crée des souvenirs liés à des émotions et des sentiments.

Quand une chose, dite ou faite, nous cause trop d’émotions désagréable on développe un sentiment d’infériorité.

"Plus profondément est ressenti le sentiment d'infériorité, plus impérieux sera le désir de compensation, et plus violente sera l’agitation émotionnelle." Alfred Adler

Ce désir de compensation nous pousse soit à cultiver un sentiment d’importance (ce qui à l’excès mène au narcissisme) soit à coopérer (ce qui à l’excès mène à cultiver une persona et rejeter une partie de sa personnalité), il faut trouver un équilibre en alternat entre les deux.

 

 

Chaque groupe a son opinion :
 

Plusieurs expériences ont étaient faites sur le conformisme, chacune montrant qu'il a beaucoup d'influence sur nous, dans une expérience parmi les gens testés certains avaient des casques de stimulation magnétique sur la tête pour "désactiver" une zone lié au conformisme, résultat ils se conformaient moins au groupe, ce qui signifie que le conformisme n’est pas que psychologique il est probablement inscrit dans nos gènes.

Donc le conformisme fait que l'on choisit nos croyances et opinions, principalement en fonction de nos désirs, mais seulement parmi celles qui sont acceptées dans le groupe.

Le conformisme fait que dans un groupe ceux qui ne pensent pas comme les autres, soit changent d’avis soit sont rejetés par le groupe.

La plupart des gens vivent en fonctions de leurs croyances : idéologies politiques (ou autres), religions, théories scientifique. Le jour où ils acceptent que ce ne sont que des hypothèses ils font un grand pas en avant qui les mène hors du groupe (c’est peut-être pour ça que certains hésitent si longtemps avant de faire ce pas en avant).
 

Dans une communauté ou un groupe lié par une idéologie, un but, des valeurs, ou autres, même si les membres discutent peu, se côtoient peu, se connaisse peu (réseaux sociaux), le conformisme prendra la plupart du temps le pas sur l’esprit critique, car constituer un groupe sert surtout à être plus fort, et plus le groupe est grand plus il est fort.

"Opinions propres. — La première opinion qui nous arrive quand on nous interroge à l’improviste sur une chose n’est d’ordinaire pas la nôtre, mais seulement l’opinion courante, qui appartient à notre caste, notre situation, notre origine : les opinions propres émergent rarement à la surface." Nietzsche

 

Dans un groupe on garde souvent les croyances et opinions morales qui rassemblent le plus, et non pas les plus intelligentes.

"Monde renversé. On critique plus sévèrement un penseur quand il émet une proposition qui nous est désagréable; et pourtant il serait plus raisonnable de le faire quand sa proposition est agréable." Nietzsche



Dans le groupe les croyances et morales même les plus absurdes peuvent être acceptées sans discuter si suffisamment de personnes les partagent, par contre ces croyances absurdes sont généralement critiqués de façon agressive par les autres groupes ce qui renforce l’identification au groupe, le communautarisme, les idéologies extrémistes, les comportements sectaires, augmente le conformisme dans le groupe et réduit l’esprit critique (sans respect pas de réel dialogue entre groupes).

"Avantage d'adversaires insipides. — On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent pas d'être insipides." Nietzsche

 

Les croyances et opinions qui victimisent ou flattent (ou toutes autres choses désirées consciemment ou inconsciemment) une partie du groupe sont facilement acceptées; la morale sert le groupe et donc s’adapte à lui, ceux qui la critiquent ou ne la suivent pas sont décrétés mauvais et ne sont pas respectés.

"Avis aux chefs de parti. — Quand on peut amener les gens à se déclarer ouvertement pour quelque chose, on les a la plupart du temps amenés aussi par là à se déclarer pour elle intérieurement ; ils veulent désormais être trouvés conséquents." Nietzsche

 

À l’inverse les hypothèses et opinions qui rabaissent ou critiquent (ou toutes autres choses qu’on cherche à éviter consciemment ou inconsciemment) une partie du groupe sont rejetées et ceux qui en parlent peuvent être vite qualifiés de mauvaises personnes, puis les excuses qui permettent de leur manquer de respect sont vite trouvées et sont acceptées parfois même si elles sont absurdes, plus le sentiment d’infériorité affectera les membres du groupe plus ils feront passer leurs désirs et émotions devant la raison.

"Le bon champs. Tout refus et toute négation témoignent d'un manque de fécondité : au fond, si nous étions un bon champ de labour, nous ne devrions rien laisser périr sans l'utiliser et nous verrions en toute chose, dans les événements et dans les hommes, de l'util fumier, de la pluie et du soleil." Nietzsche

 

Dans un groupe on se sent moins responsable, c’est pour ça, normalement, qu'on désigne des chefs, des autorités, des représentants de l’ordre, etc, qui sont responsables de ce que fait le groupe avec les défauts que ça peut impliquer.

"Le fait d'éprouver un fort sentiment d'infériorité pouvait aboutir à une surcompensation sous la forme d'un effort exagéré de valorisation,(...) tendant ainsi à développer un complexe de supériorité, voire une mégalomanie." Wikipedia


"La pensée de groupe est un phénomène psycho-sociologique de pseudo-consensus survenant parfois lorsqu'un groupe se réunit pour penser et prendre une décision : le groupe se donne l'illusion de penser un problème et de parvenir à une décision pertinente alors qu'en réalité la pensée individuelle et collective est paralysée par des mécanismes nocifs de dynamique de groupe." Wikipedia

"Illusions des idéalistes. Tous les idéalistes s'imaginent que les causes qu'ils servent sont meilleurs par essence que toute les autres causes du monde, et ne veulent pas croire que si la leur doit un tant soit peu réussir, elle a besoin précisément du même fumier puant qui est nécessaire à toute les autres entreprises humaines." Nietzsche


Irving Janis identifie 8 symptômes de la pensée de groupe :

"Premier type : surestimations du groupe, de son pouvoir et de sa moralité :

  1. L'illusion de l'invulnérabilité crée un excès d'optimisme et encourage la prise de risques extrêmes ;
  2. La confiance aveugle en la moralité inhérente au groupe conduit ses membres à ignorer les conséquences éthiques et morales de leurs décisions.

Deuxième type : l'étroitesse d'esprit :

  1. Les efforts collectifs de rationalisation visent à ignorer les alertes et signaux qui pourraient conduire les membres à reconsidérer leurs présupposés avant qu'ils ne confirment leurs décisions passées ;
  2. Les images stéréotypées des dirigeants adverses vus comme trop mauvais pour permettre une vraie négociation, ou trop faibles ou trop stupides pour contrer les risques pris pour tenter de les empêcher de parvenir à leurs fins.

Troisième type : la pression de la conformité :

  1. L’autocensure des déviations par rapport au consensus du groupe reflète l'inclination de chacun à minimiser l'importance de ses doutes et de ses contre-arguments ;
  2. L’illusion partagée de l’unanimité au sujet des jugements de la majorité (résultant en partie de l'autocensure, accrue par le présupposé erroné que le silence vaut accord) ;
  3. La pression directe sur tout membre qui exprime des arguments solides contre un stéréotype, une illusion ou un engagement du groupe, précisant clairement que ce type de désaccord est contraire à ce qui est attendu des membres loyaux ;
  4. L'émergence de gardiens de la pensée, des membres qui protègent le groupe d'informations contraires qui pourraient briser la complaisance partagée au sujet de l'efficience et de la moralité de ses décisions." Wikipédia

 

Plus on s’identifie à un groupe, (une idéologie, un parti politique, une communauté, etc) plus on a de chance d’être affecté par les symptômes de 2ème et 3ème types surtout et aussi, mais moins, par ceux du 1er type qui concerne surtout les rassemblements.

 

"Chez l' individu, la folie est quelque chose de rare, mais dans les groupes, les partis, les peuples, les époques, c'est la règle." Nietzsche


"L'homme qui ne trouve pas le chemin de son propre idéal, vie d'une vie plus frivole et plus impudente que celui qui n'a pas d'idéal." Nietzsche