Partie 1) Dragons et serpents



Les dieux, personnages et monstres de mythologie représentent des archétypes. Un archétype est une structure universelle appartenant à l'inconscient collectif et lié à des symboles primitifs. C’est une structure vide qui se manifeste, se colore en fonction de notre vécu et de notre culture, les manifestations de la structure peuvent être très différentes en apparence mais la structure reste la même (elle est universelle).


On trouve des dragons (1, 2) et des serpent dans toutes les mythologies, ils ont partout et tous les deux la même signification.

En Grèce et dans les religions nordiques les dragons sont protecteurs de trésors ou de lieux sacrés.

En Chine ils sont symboles de vie, de puissance, de sagesse et de chance, maîtres des éléments ils se métamorphosent pendant 3000 ans et donnent le breuvage de l’immortalité, c’est un couple de serpents mâles et femelles Fu Xi et Nu Wa qui a créé les humains.

En Inde le roi serpent Vasuki a été utilisé pour produire l’élixir d’immortalité.

En Europe médiévale ils étaient parfois ravisseurs de princesses à d’autres on devait offrir des gens en sacrifice.

En Égypte antique, le serpent était le symbole de développement et d’éclaircissement.

Généralement les dragons de feu (liés au ciel) sont tués et les dragons aquatiques sont terrassés.

Quel peut bien être quel est le rapport entre tous ça ? Ils symbolisent quelque chose en rapport avec le temps qui passe.



J’ai essayé de placer en haut les mythologies les plus anciennes.

Dans certains liens ou vidéos il y a des erreurs d’interprétation ou de symbolique.

Les M suivis d’un point signifient mythologie, par exemple : (M. celtique).

L'article est long, il y a des dragons de différentes mythologies comme ça chacun regarde celles qu'il préfère.



Demiurges : 


Tiamat (M. mésopotamienne) : est l’étendue d’eau salé qui existait au commencement des temps avec Apsû l’eau douce, ensemble ils forment Mummu les vagues, Tiamat était représentée sous les trait d’un dragon femelle et incarnait les forces du chaos, elle est combattue par Marduk.





Amon (M. égyptienne) : le "Serpent des ténèbre originelles", "celui qui est caché" ou "l'invisible", Iru-Ta "créateur de la terre".


Sous la forme d'une oie, l’un de ses animaux symboliques, il pondit l'œuf primordial d'où sortit la vie. Sous la forme d'un serpent, il fertilisa l'œuf cosmique façonné dans les Eaux primordiales.


Amon se présente lui même dans les "textes des Pyramides" comme ceci :

"Je suis celui qu'a engendré l'ardeur originelle,

celui qui est sorti des eaux.

Je suis le serpent dont le corps est fait de nombreux anneaux, le Fournisseur des attributs;

je suis le Scribe du livre divin,

celui qui raconte le passé et crée le futur."


Et dans les "Textes des sarcophages" comme ça :

"Je m'étendais en tous lieux, comme celui qui devait venir.

J'avais la connaissance car je suis l'Unique,

le seul, le majestueux, l'esprit présent partout,

le plus puissant de tous les dieux.

L'univers fut créé par mon esprit omniprésent,

quant il se masturba et se donna le plaisir de l'éjaculation.

Alors je m'entourai avec mes propres spires :

ainsi je créai ma propre demeure au sein de mes volutes.

c'est de ma bouche même qu'est sortie ma création."


Atoum crée Shou et Tefnout exactement de cette façon.


Amon, le serpent cosmique, est aussi appelé "Horus qui unit les deux terre".

Il enserre Osiris pendant son voyage dans l'au-delà, Osiris doit dénouer le lien qui le tient prisonnier, ensuite Amon devient Apophis.



Vidéo un peu plus longue.



Serpent arc-en-ciel (+) (M. aborigène) : il est le créateur des fleuves et des eaux douces, il préside à la puberté des jeunes hommes et régit le cycle de fécondité des femmes.





Kukulkan (+) (image) : (M. maya) était le dieu suprême, non seulement il était le dieu des quatre éléments, mais aussi le dieu créateur, le dieu de la résurrection et de la réincarnation.

Ses attributs représentaient chacun un élément : un épi de maïs (la terre), un poisson (l'eau), un vautour (l'air), un lézard (le feu).


Quetzalcóatl (+) (M. aztèque, mixtèque et toltèque) : "Serpent aux grandes plumes vertes" équivalent de Kukulkan, il répand son sang pour créer les humains, conçoit le calendrier sacrée et apprend l’agriculture aux hommes.






Les dragons rappellent les dinosaures qui ont dominés la planète pendant très longtemps (167 millions d’années), il y en avait pleins de différents, sur terre, dans l’eau et dans les airs. La seule espèce de dinosaure qui a survécu a évoluée en oiseaux, ils sont le lien entre les poissons et les oiseaux, c’est assez symbolique.

Les serpents eux avaient des pattes pendant 70 000 ans puis ils les ont perdu, un peu comme si ils avaient régressés. L’homme est l’aboutissement d’un long effort génétique et le serpent sans pattes, sans poils et à sang froid, fait penser au début de cet effort. Le serpent mue pour grandir, c'est comme des étapes ou des cycles.


Alors qu’est-ce que les dragons et les serpents peuvent bien symboliser ?

Petit rappel : Amon est le "Fournisseur des attribut", "celui qui raconte le passé et crée le futur."

Pour les Aztèques Quetzalcóatl, et pour les chinois Fu Xi et Nu Wa créent les humains.


Dans la mythologie les dragons et les serpents symbolisent l’évolution. Généralement si l’évolution va dans une bonne ou une mauvaise direction le type de serpent (venimeux ou pas) ou de dragon change et si il va dans une mauvaise direction évidement il faut le combattre.



​Ça parait méchant mais être où ne pas être le tout est de venir et pour ça il faut paraître.

Le devenir est relatif au futur et le Tout est relatif au passé.



Serpents ou dragons "monstrueux" :



Apophis (M. égyptienne) : draine le fleuve il essaye de mettre un terme au voyage du char solaire de Rê (il essaye toutes les nuits).



Vidéo alternative.



Il y a dans presque toutes les mythologies indo-européennes un serpent combattu par un dieu du tonnerre (voire un peu avant le milieu : "la lutte contre le serpent").



Vritra (+) (M. védique) : est un démon de la sécheresse, de la résistance et de l'inertie, il arrête le cours des rivières, retient les eaux du monde.



Illuyanka (1, 2) (M. hittite) : un serpent monstrueux qui absorbe les eaux de la terre, empêchant la régénération végétale.



Nian (+) : (M. chinoise) : un monstre avec des cornes pointues, des dent acérées et un corps serpentiforme de plusieurs kilomètres qui émerge de l’océan la veille du nouvel an, il endommage maisons et récoltes et personne ne peut se défendre contre ses assauts, donc les gens se réfugient dans les hautes forêts des montagnes.





Yamata-no-Orochi (M. shintoïste) : il a huit têtes, la taille de huit montagnes et huit vallées, il est recouvert de mousse et de cèdre et des rivières de sang dégoulinent sur lui.





Typhon (+) (M. grecque) : il est gigantesque, son crâne effleure les étoiles. Il a un torse humain avec des jambes de vipères, et il a jusqu'à 100 têtes toutes d'animaux différents. Il est à la fois un monstre et un dieu, c’est le père de tous les monstres grecques.



Vidéo alternative plus courte.

Essuyer un typhon.



Satan (M. abrahamique) : Ange déchu.





Jormungand (+) (M. nordique) : est un monstrueux serpent des mers tué par Thor.



Vidéo alternative.



"Les déformations monstrueuses de la psyché sont dues aux forces perverties des trois pulsions : sociabilité, sexualité, spiritualité" Claude de Warren



Serpents femelles :


Le féminin et le masculin dans la mythologie symbolise deux forces qui s’opposent souvent inconscient – conscient ou matière – esprit.




Échidna (+) (M. grecque) : enfant de Phorcys et Céto, c’est la force "qui met fin à l’évolution vers l’union", une force évolutive qui oriente dans une mauvaise direction, la séparation.

La partie supérieure est attirante mais la partie inférieure est un horrible serpent : ce qui paraît plaisant est en fait soutenu par une force qui vrille, une perversion qui sépare. C’est une énergie perverse qui n’ est pas intelligible. Notre raison ne peut pas la combattre.





Bunzi (M. woyo au Congo) : déesse de la pluie, fille de la déesse de la fertilité.



Mélusine (+) (légende française) : la fée Mélusine « merveille » ou « brouillard de la mer » fille de roi elle ne veut pas être vue (un peu comme Tyamaba) le samedi quand elle se transforme en serpent et elle fait de son époux un seigneur.



Une vidéo alternative avec des images pour ceux qui manquent d’imagination.





La Vouivre (légende européenne) : la vouivre est un serpent fantastique qui garde un trésor, elle a un corps de serpent et des ailes de chauve-souris. La vouivre est la puissance qu’on doit conquérir et maîtriser, ainsi que « notre propre énergie naturelle initiale ». Par analogie, Henri Vincenot donne le nom de vouivre au réseau souterrain des courants telluriques.





Le serpent blanc (M. chinoise) : la légende à la base montre l’affrontement du bien et du mal, mais au fur et à mesure des siècles elle est devenue aussi et surtout une histoire d’amour.






Autres dragons ou serpents :



Ningishzida (M. sumérienne) : il est liée au monde souterrain. Fils du dieu chthonien Ninazu, il est le Dieu de la végétation dont il assure la pérennité.



Les rois dragons (+) (M. chinoise) : représentent la quintuple manifestation du Dieu suprême du Ciel.



Les dragons chinois (M. chinoise) : Ils ont un long corps et les griffes acérées d'un aigle, ils ne crachent pas de feu mais peuvent invoquer la pluie, ils représentent l'évolution des ancêtres et de l' énergie qi. Le symbole remonte au moins à 3 000 ans avant notre ère. D’après certaines théories, le symbolisme des dragons serait une évolution du culte des totems. Ils sont souvent figurés sous forme humaine et reprennent l’aspect de dragons lorsqu'ils sont tués ou vaincus.





Partie 3 et partie 4.


Ananta (+) ou Sesha (M. hindoue) : est le compagnon éternel du Seigneur Vishnu, c’est aussi le premier serpent, il est considéré comme le chef des Nagas (les demi-dieux serpents), Quand il est fatigué, il change de tête ce qui provoque des tremblements de terre.

Ananta c’est un adjectif : l’infini, l’expansion constante, mais aussi un nom féminin : la terre. Sesha signifie "reste".



Les nagas (+) (M. hindoue) : En sanskrit, naga se traduit par "cobra". Les nagas gardent les trésors de la nature, sont liés à l'eau et apportent la prospérité.



Vāsuki (M. hindoue) : "Celui dont l’essence est divine". Vāsuki est l'un des huit rois des nâga, il participe au Barattage de la Mer de lait (+) qui produit un breuvage d'immortalité.



Le sphinx (M. grecque) : est une créature au corps de lion à tête humaine et parfois avec un serpent en guise de queue, ils défendent des trésors et posent des énigme à ceux qui veulent passer, ils peuvent être représentés comme des attributs des voyants. En Égypte ils sont non agressifs mais en Grèce et en Turquie ils ont des ailes d’aigle et sont de nature dangereuse.



Python (M. grecque) : signifie serpent ou dragon :

"Avant la naissance d’Apollon, c’était Python qui donnait des oracles sur le Mont Parnasse. Il lui avait été prédit qu’il trouverait lui-même la mort de la main d’un enfant de Léto, c’est pourquoi, lorsque celle-ci se trouva enceinte, chassée de partout par la jalousie d’Héra, il la poursuivit pour la tuer. Mais, grâce à la protection de Poséidon, celle-ci put lui échapper et Python retourna au Parnasse. Apollon, quant à lui, retrouva Python, le tua et prit sa place. Il déposa les os de Python dans un chaudron, plaça celui-ci dans son temple et institua des jeux funèbres que l’on nomme jeux pythiens." Hygin

(Poséidon règne sur le subconscient et Apollon représente la lumière psychique, "la lumière qui précède l’aube")





L’hydre de Lerne (+) (M. grecque) : fille de Typhon et Échidna elle a un corps de serpent et entre cinq et neuf têtes, la tête centrale, « tête intelligente », en partie faite d'or, dirigeait le corps et était immortelle. Elle symbolise le désir. Quand Hercule coupe une tête deux ou trois repoussent à sa place.

Dans la réalité l’hydre est capable de faire repousser des parties de son corps.






La Chimère (1, 2) (M. grecque) : elle possède un corps de chèvre, une tête de lion et une queue de serpent et elle crache des flammes, c’est la sœur de l’Hydre de Lerne. Elle symbolise l’illusion liée à l’arrêt de l’intuition.


Vidéo plus courte.





Ladon (M. grecque) : Le gardien des pommes d’or du jardin de Hespérides. Frère de la chimère il est doté de cent têtes, chacune parlant dans une langue différente.





Les Nahash (M. abrahamique) : ce sont les serpents dans la bible, notamment celui de la genèse.





Bida (M. du Ouagadou) : apporte la prospérité et protège le royaume du Ouagadou en échange du sacrifice d'une jeune fille à intervalles réguliers.



Fafnir (M. nordique) : Fafnir et Regin volèrent le trésor de leur père magicien, Fafnir le garda pour lui seul, et afin de mieux le protéger il se changea en dragon.



Damballa (M. Vaudou) : dieu de la fécondité, de la bonté, de la connaissance, des sources et des rivières. Il est symbolisé par la couleuvre ou le boa.




Quand il y a un serpent dans un rêve, il fait signe de se débarrasser de ses habitudes. Il invite à chercher à se débarrasser de son "ancienne peau" ou de ses mauvaises émotions, habitudes, croyances ou autres, afin de pouvoir grandir.



Légendes :


La carpe et le Dragon (légende chinoise) : l’histoire de trois carpes qui remontent le fleuve et passent la porte du dragon.





L’Addanc (légende britannique) : est à l'origine d’une inondation géante qui a noyé tous les habitants de Grande-Bretagne. Seuls deux individus y ont survécu : Dwyfan et Dwyfach. Les britanniques descendent donc de ces deux personnes. 



Le Graoully (Légende française) : est un dragon qui vit dans l’amphithéâtre de Metz. Cette légende représente symboliquement la destruction des religions païennes.





Le dragon de la vieille tour (légende française) : il menaçait les habitants de la ville de Bordeaux de souffler peste ou choléra s’ils ne lui apportaient pas tous les dimanches une jeune fille vierge âgée de 15 à 20 ans ainsi qu’un tombereau de légumes et d’herbes afin de le nourrir.






Il y a beaucoup d’autres dragons en tout genre.




Objets symboliques :






Le caducée d’Hermès (1, 2) (M. grecque) : offert par Apollon, il illustre le processus de circulation des courants de conscience.





La coupe d'Hygie (M. grecque) : Le serpent peut symboliser le patient qui doit faire le choix de prendre en main son propre bien-être en faisant les bons choix.



Le Bâton d'Asclépios (M. grecque) : le père d’Asclepios est Apollon donc sa médecine est éclairée par la lumière intérieure



L’Ouroboros (+) (diverses cultures) : apparu en Égypte il désigne littéralement le "Serpent-Roi", il symbolise "tout est un", les cycles d’évolution, les ans qui passent, le retour à l'origine, l’autofécondation, la continuité.





L’uræus : en Égypte symbolise souveraineté, royauté et divinité, c’est un cobra femelle prêt à l’attaque, il était sur la coiffe des pharaons, il symbolise aussi l’œil de Rê et la déesse Ouadjet.



Le jeu du serpent : de l’ancien empire Égyptien, il ressemble un peu au jeu de l’oie.